jueves, 21 de enero de 2016

Edmonde Charles-Roux: Letres françaises

Libre et indocile, la romancière Edmonde Charles-Roux est morte.


LE MONDE | 21.01.2016 à 08h24 • Mis à jour le 21.01.2016 à 14h32 |

Femme de lettres et journaliste dont le parcours épouse l’histoire culturelle française depuis près de soixante-dix ans, Edmonde Charles-Roux est morte mercredi 20 janvier à Marseille, à l’âge de 95 ans.

Farouchement méridionale – si ses parents sont marseillais, son ascendance annexe aussi les pays cévenol et avignonnais –, résolument cosmopolite par son éducation, elle naît à Neuilly-sur-Seine, dans les Hauts-de-Seine, le 17 avril 1920. Fils d’un armateur marseillais, son père, François (1879-1961), est certes un homme d’affaires, mais aussi un diplomate. S’il devient membre de l’Institut (Académie des sciences morales et politiques), ses postes officiels l’entraînent, lui et les siens – son épouse, Sabine, et leurs enfants, Cyprienne, qui deviendra princesse del Drago, Jean, diplomate converti à la congrégation des rosminiens, et Edmonde donc – à vivre, selon ses affectations, à Saint-Pétersbourg, Istanbul, Le Caire, Prague – la ville de la petite enfance –, et Londres. Déménageant avec armes et bagages, chiens, chevaux et selleries.

Pour trouver un emploi, elle quitte donc Marseille et s’essaie au journalisme ; par hasard elle croise un armateur marseillais qui, actionnaire d’un nouvel hebdomadaire féminin, Elle, la présente à ses fondatrices, Hélène Lazareff et Marcelle Auclair. Son premier papier : le retour de Toscanini à Milan ! Passionnée de musique, elle accompagne la naissance, voulue par Lily Pastré et Gabriel Dussurget, du Festival d’Aix-en-Provence, lancé par un Cosi fan tutte interprété par un chef autrichien (Hans Rosbaud) et un orchestre allemand (celui de la radio Südwestfunk de Baden-Baden) ! Un pied de nez aux ostracismes et à l’héritage de la haine… Convoquant les peintres les plus créatifs pour les décors des productions lyriques d’Aix, Edmonde Charles-Roux rayonne et André Derain, qui se lie à elle, la prend pour modèle.

Courriériste, elle passe deux ans à la rédaction de Elle (1947-1949), avant de travailler à l’édition française du journal Vogue (1950). Elle en devient rapidement rédactrice en chef, succédant à Michel de Brunhoff. Elle y impose très vite sa marque, tant dans la maquette et la mise en pages que le contenu. Sur 70 pages, elle en assigne 30 à la mode et autant à la culture !

Elle y révèle ou y impose des talents nouveaux. Dans le domaine des arts plastiques (le peintre Hervé Dubly), la photographie (le Français Guy Bourdin, après l’Américain Irving Penn qu’elle accueille dès juin 1951 dans la revue où Henry Clarke et Richard Avedon officient déjà, bientôt rejoints par William Klein), la littérature (François-Régis Bastide, François Nourissier, Violette Leduc, Alain Robbe-Grillet), les créateurs de mode (après Dior, Ungaro et Saint Laurent). Jouant d’une synergie créatrice pour promouvoir le pop art comme le prêt-à-porter, le dialogue des audaces et des aspirations contemporaines. Ce n’est pas sans risque : Edmonde Charles-Roux doit quitter le magazine en 1966, sur rumeur de scandale, pour avoir voulu imposer une femme de couleur en couverture. Une audace impardonnable ; de fait, le premier mannequin noir à faire la couverture de Vogue Paris (le titre change en 1968) sera Naomi Campbell, plus de vingt ans plus tard (1988).

Mais 1966 n’est pas une année sombre pour Edmonde Charles-Roux. A l’automne, elle publie chez Grasset son premier roman, Oublier Palerme. Tiré d’un souvenir d’enfance en Sicile – un fait divers sanglant mettant aux prises un marchand de fleurs palermitain avec un touriste américain candidat à la mairie de New York qui retrouve là soudain la logique archaïque de la violence de la terre de ses ancêtres –, le livre, ardemment soutenu par Louis Aragon et Elsa Triolet, est aussitôt couronné par le prix Goncourt.

Ce n’est pas vraiment le coup d’essai de l’écrivaine, qui avait participé dix ans plus tôt à l’atelier littéraire constitué par Maurice Druon en 1955 en vue de la rédaction des Rois maudits (6 vol., 1955-1960). Réveillant l’intérêt pour le roman historique qu’elle réhabilite et rajeunit, la saga capétienne fait aujourd’hui partie des œuvres qu’assume la romancière : « J’ai été un de ses nègres, en somme, mais des nègres qui disaient leur nom. »

Justesse et sobriété
Si le Goncourt lui offre une rencontre inattendue mais déterminante – chargé de lui remettre la médaille de la ville de Marseille, le maire Gaston Defferre fait la connaissance de la romancière : le coup de foudre est si fort qu’il bouleverse leurs vies désormais liées et Edmonde devient Mme Defferre en 1973 –, l’écrivain ne cède pas à la fébrilité. Elle prend son temps. Et poursuit son investigation de mondes enfuis ou obscurs. Suivront donc, chez Grasset, Elle, Adrienne (1971), intrigue sous l’Occupation où une couturière libre et renommée semble préserver son mystère, L’Irrégulière ou Mon itinéraire Chanel (1974), plongée biographique dans une vie maquillée à dessein par son héroïne, et la biographie d’Isabelle Eberhardt (1877-1904), « la femme des extrêmes » dont la vie errante et passionnée fascine la femme de lettres (Un désir d’Orient, 1988 et Nomade j’étais, 1995). Aux confins de son amour de la Sicile et de son attachement au Temps Chanel (1979).

Lire aussi : Edmonde Charles-Roux : Marseille en héritage 



Edmonde Charles-Roux se fait aussi traductrice pour Une enfance sicilienne (1981), reprise en français des Mémoires de Fulco di Verdura (1898-1978), cousin de Giuseppe Tomasi di Lampedusa (1896-1957), auteur du Guépard. Le duc, dont l’enfance tient d’un paradis évanoui, précocement ruiné, avait été embauché par Gabrielle Chanel comme dessinateur de tissus, et finalement comme joaillier e t concepteur de bijoux pour sa maison.

Pas de place pour l’invention romanesque donc, mais un art de l’évocation de personnages, de faits ou de contextes historiques qui éblouit tant par sa justesse que sa sobriété. L’empathie ténue que propose Edmonde Charles-Roux a le charme et l’élégance de sa conversation, dont la vivacité enthousiasmait chaque année les jeunes réunis à Rennes pour les Rencontres Goncourt des lycéens qu’elle a défendues avec une constance et un enthousiasme spectaculaires.

Ce parcours sans faute ouvre sans surprise les portes de l’Académie Goncourt à l’ancienne lauréate. Le 13 septembre 1983, Edmonde Charles-Roux est élue au 2e couvert, celui de Huysmans, Jules Renard, Judith Gautier et Sacha Guitry, succédant à Armand Salacrou. Son action en faveur de l’ouverture du vénérable cénacle est à l’image de son parcours : libre et indocile. Aussi quand les jurés s’inquiètent, voire s’indignent de voir le label « Goncourt » dévoyé par un prix de lecteurs lycéens, elle se bat et convainc ses confrères que l’image de l’institution quelque peu entachée ne peut qu’en bénéficier, rajeunie et dynamisée. Dès 1988, sur la base de la première liste d’automne en vue du prix, en partenariat avec la FNAC et l’éducation nationale, ce trophée d’automne a sa championne, souveraine et malicieuse.

Toujours sous la houlette d’Edmonde Charles-Roux, qui succède à François Nourissier à la présidence de la compagnie, le 5 mars 2002, l’Académie connaît sa plus profonde mutation avec la réforme des statuts actée en 2008 (dont l’honorariat automatique à 80 ans pour les membres élus depuis cette date). Elle laissera sa place à Bernard Pivot en janvier 2014 et laissera son couvert à Eric-Emmanuel Schmitt début janvier.

« L’artiste doit être dangereusement seul », se plaisait-elle à répéter en citant Derain. Mais elle qui soutint aussi que « rien n’est plus égoïste qu’un écrivain » a démenti, par sa curiosité, son art du lien et son empathie, cette sombre vision qui n’éclaire que l’œuvre. Grande dame des lettres, elle a marqué de son empreinte la vie culturelle avec une autorité tranquille et un goût propre qui l’ont placée hors du commun. Indocile et singulière toujours.

•    17 avril 1920 Naissance à Neuilly-sur-Seine
•    1940 Croix de guerre caporal d’honneur de la Légion étrangère
•    1950-1966 Les années « Elle »
•    1966 « Oublier Palerme », Prix Goncourt
•    1973 Mariage avec Gaston Defferre
•    1983 Entre à l’Académie Goncourt
•    2016 Mort à Marseille

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La escritora francesa Edmonde Charles-Roux firmando copias de su libro 'Olvidar Palermo', en 1966. 

A quienes la descubrieron en sus últimos años de vida les costaba imaginar que, bajo su sempiterno disfraz de gran burguesa parisina, se escondía una verdadera revolucionaria. Las joyas y fulares que solía pasear por las reuniones del jurado del Premio Goncourt, ese cenáculo de otro tiempo que presidió hasta hace pocos meses, no lograban disimular que Edmonde Charles-Roux fue una personalidad libre, atípica y avanzada a su tiempo. La escritora y periodista francesa falleció el miércoles por la noche a los 95 años, poniendo fin a una existencia marcada por la indocilidad respecto a sus orígenes patricios, una pasión desbordante por la literatura y un compromiso político infatigable.




Nacida en 1920 en Neuilly-sur-Seine, en la periferia más acomodada de París, Charles-Roux fue la tercera hija de una familia de ilustres marselleses, surgidos de la burguesía conservadora, armadores y comerciantes de aceites y jabones que se habían enriquecido “gracias al colonialismo durante el siglo XIX”, según su propia confesión. Su abuelo fue embajador en el Vaticano y amigo íntimo de Pío XII. Su hermano, sacerdote en una iglesia londinense, pasó media vida militando por la beatificación de María Antonieta, mientras que su hermana Cyprienne terminó casándose con el ministro de Exteriores de Mussolini. Su padre, pese a ser gaullista de corazón, fue nombrado alto funcionario del régimen de Vichy, donde trabajó unos meses antes de dimitir ante la llegada de Pierre Laval. La joven Edmonde, que al estallar la guerra tenía 19 años, tomó el camino opuesto. Se instaló en Marsella, empezó estudios de enfermería y trabajó como voluntaria junto a la Resistencia, curando a italianos y checos de la legión extranjera (hablaba su lengua, al haber crecido entre Roma y Praga) y escondiendo a inmigrantes comunistas en el jardín familiar. Fue herida durante el bombardeo de un hospital y recibió la medalla de honor de los veteranos.

Al terminar la guerra, la alta sociedad no dudó en cerrar sus puertas a esa distinguida señorita que se había ensuciado las manos en el frente militar. Pese a todo, convertirse en desclasada le permitió inventarse un destino a su medida. “Me convertí en una persona abominablemente libre”, dijo una vez. Sin tener ninguna perspectiva mejor, aceptó un pequeño empleo distribuyendo el correo en la revista Elle en 1947, dos años después de su fundación. Buscando a alguien que hablara italiano con fluidez, la papisa de la revista, Hélène Lazareff, le propuso entrevistar a Toscanini durante su regreso a Milán. En solo tres años, Charles-Roux logró subir todos los escalones hasta ser nombrada directora de la edición francesa de Vogue, desde la que revolucionaría por completo la prensa femenina. Durante los 16 años que duró su reinado, se esforzó en demostrar que la moda también era cultura. Abrió la revista a los nombres más innovadores de la época y colaboró con Guy Bourdin, Irving Penn, Richard Avedon o William Klein, además de contar con firmas como Alain Robbe-Grillet o Violette Leduc, publicar textos inéditos de Colette y Saint-John Perse, y promocionar a nombres ascendentes en el camino que condujo hacia el prêt-à-porter, como Christian Dior o Yves Saint Laurent.



Pero Charles-Roux también pagó muy caro su reconocido gusto por la insolencia. Por ejemplo, fue despedida de Vogue en 1966 “por haber intentando poner a una modelo negra en la portada”, según su versión (un escándalo en aquella época: la primera en hacerlo fue Naomi Campbell, veinte años más tarde). Otros juran que fueron sus relaciones con el Partido Comunista las que inquietaban a su editor estadounidense en plena caza de brujas del macartismo. Libre y desposeída otra vez más, Charles-Roux se reinventó como novelista al publicar a los 46 años Olvidar Palermo, sobre el destino los emigrantes sicilianos en Nueva York, que fue elogiada por Louis Aragon, se convirtió en superventas inmediato y ganó el Goncourt, mayor premio de las letras francesas, del que fue jurado entre 1983 y 2014. Logró despojarlo de su opacidad interna e impulsó un premio derivado, el Goncourt des Lycéens, que conceden los estudiantes de secundaria, pese a la negativa de otros miembros del jurado que temían que la marca se viera desprestigiada. También firmó una novela ambientada durante la ocupación nazi, Adrienne, y dos brillantes volúmenes sobre Coco Chanel.

Su padre le espetó una vez, entre admirado y enfurecido, que vivía “como un hombre”. Partidaria de la soltería para salvaguardar su libertad y reacia a tener descendencia, Roux-Charles se casó en 1973 con el entonces alcalde de Marsella, el socialista Gaston Defferre, que luego fue nombrado ministro de Interior de François Mitterrand, al que había conocido en una ceremonia en su honor. Se convirtió entonces en la principal aliada de ese político fogoso y lo ayudó a mantener el poder contra viento y marea, interviniendo en los asuntos de la ciudad, premiando a los fieles y castigando a quienes no habían estado a la altura. Por ejemplo, defendió al polémico empresario Bernard Tapie en su carrera política y luego presidió el comité de apoyo a Jean-Pierre Chevènement en las presidenciales de 2002, posicionándose contra el candidato oficial del partido, Lionel Jospin. Aquel cisma del socialismo francés terminó propiciando el inesperado acceso de Jean-Marie Le Pen a la segunda vuelta. En los alrededores del gran apartamento del centro de Marsella en el que Charles-Roux siguió viviendo hasta hace pocos años, situado en lo que fue un feudo socialista durante décadas, el Frente Nacional hace hoy estragos.

Respetada por toda la intelectualidad parisina, incluso por quienes no soportaban sus agrias invectivas y su ocurrente crueldad, esta gran dama eternamente pegada a un moño en rodete y aficionada a soltar tacos nunca adoptó el registro estelar de muchos escritores franceses de su generación. “A mí me gusta la sombra, el silencio y la reflexión. Me gustan todas esas cosas que se oponen a lo que uno debe ser hoy”, dejó escrito. A lo largo de sus vidas sucesivas, Edmonde Charles-Roux se habrá mantenido fiel a un admirable principio vital: el de llevar la contraria.

Leer artículo en el Pais. Madrid


L’année de son départ du magazine Vogue, Edmonde Charles-Roux publiera chez Grasset son premier roman, Oublier Palerme, pour lequel elle remportera le prix Goncourt.

miércoles, 20 de enero de 2016

Michel Tournier: Le Roi des Aulnes. Vendredi ou Les limbes du Pacifique. Barbe-Bleue

Michel Tournier: Le Roi des Aulnes. El Rey de los Alisos.


Résumé :
Cet avertissement s'adresse à toutes les mères habitant les régions de Gehlenburg, Sensburg, Lötzen et Lyck ! Prenez garde à l'ogre de Kaltenborn ! Il convoite vos enfants. Il parcourt nos régions et vole les enfants. Si vous avez des enfants, pensez toujours à l'Ogre, car lui pense toujours à eux ! Ne les laissez pas s'éloigner seuls. Apprenez-leur à fuir et à se cacher s'ils voient un géant monté sur un cheval bleu, accompagné d'une meute noire. S'il vient à vous, résistez à ses menaces, soyez sourdes à ses promesses. Une seule certitude doit guider votre conduite de mères : si l'Ogre emporte votre enfant, vous ne le reverrez Jamais !

Une enfance frustrée de tendresse, une adolescence humiliée, un métier qu'il juge au-dessous de lui même ont contribué à faire d'Abel Tiffauges l'ennemi de la société et des hommes qui l'incarnent. Mais un épisode de sa vie d'écolier lui a donné la conviction qu'il existe une secrète complicité entre le cours des choses et son destin personnel : parce qu'il devait ce matin là comparaître devant le conseil de discipline, il a fait des vœux pour que le collège soit détruit par un incendie. Or, tandis que dans les cas ordinaires ce genre de prière demeure sans effet, cette fois l'incendie libérateur a lieu...

Deux passions éclairent et réchauffent sa solitude : la détection des symboles dont il devine la présence autour de lui, et le goût de la chair fraîche. Il hante les étals des bouchers, puis il rôde autour des écoles communales. Il y a en lui du mage de de l'Ogre, le premier guidant et secourant le second. C'est ainsi qu'une histoire de viol menaçant de l'envoyer au bagne, la mobilisation de 1939 lui vaut un non-lieu : l'école a encore brûlé!

Fait prisonnier en 1940, il est acheminé vers la Prusse-Orientale. Mais alors que ses compagnons sont accablés par cette plaine infinie et désolée, Tiffauges y voit la terre magique qu'il attendait, et il trouve une étrange libération dans sa captivité. Pays des emblèmes héraldiques et pa

Traducción mía:

Esta advertencia es para todas las madres que viven en las zonas de Gehlenburg, Sensburg, Lötzen y Lyck! Tenga cuidado con el ogro de Kaltenborn! Él codicia a sus hijos. El recorre nuestras regiones y roba a los  niños. Si usted tiene hijos, siempre piense en el ogro, como siempre piensa él en ellos! No dejes que salgan solos. Enséñeles a huir y esconderse si ven un gigante montado en un caballo azul, acompañado por una jauría  negra. Si él viene a ti, resiste sus amenazas, se sordo a sus promesas. Una sola certeza debe guiar su conducta de madres: si el ogro se lleva a su hijo, nunca volverán a verlo de nuevo!

Una infancia frustrada de ternura, una adolescencia humillada, una profesión que considera por debajo de él han contribuido a convertir a Abel Tiffauges el enemigo de la sociedad y de los hombres que la encarnan. Pero un episodio de su vida escolar le ha dado la creencia de que existe una complicidad secreta entre el curso de los acontecimientos y su destino personal: porque tenía esa mañana que comparecer ante el comité de disciplina, hizo votos para que el colegio fuese destruido por el fuego. Ahora bien, aunque en los casos ordinarios este tipo de oración no tiene ningún efecto, esta vez el lugar del fuego liberador...

Dos pasiones iluminan y calientan su soledad: la detección de los símbolos de quienes adivina su presencia a su alrededor, y el sabor de la carne fresca. El frecuenta las tablas de los puestos de los carniceros, y merodea alrededor de las escuelas municipales. Hay en él el Ogro Mago, primero guiando  y socorriendo el segundo. Por lo tanto, una historia de violación amenazó con enviarlo a prisión, la movilización de 1939 le valió un despido: la escuela se quemó otra vez!

Tomado prisionero en 1940, es transportado a Prusia Oriental. Pero mientras sus compañeros se vieron desbordados por la llanura infinita y desolada, Tiffauges ve la tierra mágica que esperaba, y se encuentra con una extraña liberación en su cautiverio.


Critiques
Abel Tiffauges est un garagiste persuadé d'avoir un destin grandiose à accomplir. « Ma vie fourmille de coïncidences inexplicables dont j'ai pris mon parti comme d'autant de petits rappels à l'ordre. Ce n'est rien, c'est le destin qui veille et qui entend que je n'oublie pas sa présence invisible mais inéluctable. » (p. 88)

Doté d'une force physique hors du commun, Abel Tiffauges est fasciné par les jeunes garçons. Il les photographie, enregistre leurs voix et observe leurs jeux innocents. Son obsession pourrait lui valoir la prison, mais il y échappe quand la Seconde Guerre mondiale éclate. Abel Tiffauges s'enrôle et se passionne alors pour les pigeons voyageurs. Rapidement fait prisonnier par les Allemands, il n'est pourtant jamais entravé dans ses mouvements et acquiert une position de choix dans un centre d'éducation pour les jeunesses hitlériennes. Là, il assouvit enfin la passion dévorante qu'il entretient à l'égard des jeunes garçons.

Abel Tiffauges est fasciné par les jeunes corps des garçons et il en entreprend une lecture systématique et révérencieuse. Tiffauges déchiffre les corps, leurs lignes, leurs pleins et leurs déliés, et il excelle à les catégoriser, dans une volonté maniaque de thésaurus. Abel Tiffauges est un ogre qui ne goûte jamais à la chair, mais qui tente de dérober les essences mêmes de ses proies. « Je compris que j'obéirais d'autant mieux à mes aspirations alimentaires que j'approcherais davantage l'idéal de la crudité absolue. » (p. 94) En collectionneur avide, il cherche toujours plus loin la pièce qui manque à son butin.

Dans son journal qu'il a intitulé Écrits sinistres, il célèbre aussi le mystère divin de l'acte de porter. Il appelle cette mission, sainte à ses yeux, la phorie et il l'entoure de respect et de religiosité. « Je saisis pour la première fois le sens tiffaugéen du sacrement du baptême : un petit mariage phorique entre un adulte et un enfant. » (p. 148) À l'instar de son travail sur les corps des jeunes garçons, il accumule obstinément les symboles sacrés ou païens qui célèbrent la phorie.

Il y aurait tant à dire sur ce superbe roman de Michel Tournier. L'auteur m'avait déjà éblouie avec Vendredi ou les limbes du Pacifique où il réécrivait le mythe de Robinson. Ici, il reprend un célèbre poème de Goethe : le Roi des Aulnes est un charmeur dévoreur d'enfants, terrible figure d'ogre s'il en est. le talent de Michel Tournier à extrapoler les mythes littéraires est sans égal à mes yeux. Dans le Roi des Aulnes, il mêle le mythe aux références bibliques et mythologiques et fait regorger son texte d'analogies, de symboles et de métaphores. L'intertextualité mise en oeuvre semble inépuisable et l'auteur fait montre d'une érudition qui n'a rien de vantarde, qui n'est qu'hommage aux classiques et volonté de les surpasser pour mieux les honorer.

Je m'attarde un instant sur le nom du protagoniste. Dans la Bible, Abel est le nomade assassiné par son frère Caïn : dans le Roi des Aulnes, Abel Tiffauges est sans cesse en mouvement et il progresse vers l'est, vers la lumière. Il échappe toujours à la mort et son initiation est continue auprès de différents maîtres. le frère assassiné est ici bien vivant et décidé à prendre revanche sur la vie. Quant au patronyme, Tiffauges, c'est le nom du château de Gilles de Rais, compagnon de Jeanne d'Arc et assassin d'enfants. Son histoire a été reprise dans de nombreuses légendes présentant des ogres, dont le cruel Barbe-Bleue. Abel Tiffauges est donc un ogre en marche : courez, enfants ! Il vient pour vous !

La violente beauté du style de Michel Tournier m'émeut au-delà du dicible. Je suis sans voix devant les inventions lexicales de l'auteur : soucieux d'utiliser exactement le mot qui convient pour désigner la chose pensée, observée ou ressentie, il ne se contente pas de synonymes ou de périphrases, il crée des termes à la mesure des idées qu'il développe. L'épaisseur sémantique ainsi créée fait du texte un recueil unique de termes, un dictionnaire à lui seul. Michel Tournier crée le sublime à partir du prosaïque, voire du tabou. La sensualité de son texte est vicieuse, dépravée et souvent défécatoire, mais elle est sensualité pleine et entière.

J'arrête ici ce trop long billet en vous recommandant ce roman. Ne soyez pas rebuté par l'érudition du texte. Plongez les yeux fermés dans la spiritualité animale d'Abel Tiffauges !

Traducción mía.

 Abel Tiffauges es un garajista persuadido a tener un destino grandioso que hay que cumplir. " Mi vida abunda de coincidencias inexplicables de las que tomé mi partido como tantos pequeños llamamientos al orden. No es nada, es el destino que vela y que entiende que no me olvide de su presencia invisible pero ineluctable.”

Dotado de una fuerza física extraordinaria, Abel Tiffauges está fascinado por los muchachos. Los fotografía, registra sus voces y observa sus juegos inocentes. Su obsesión podría valerle la prisión, pero escapa de eso cuando la Segunda Guerra mundial estalla. Abel Tiffauges se enrola y entonces se apasiona para las palomas mensajeras. Rápidamente aprisionado por los alemanes, no es trabado sin embargo en sus movimientos y jamás adquiere una posición de elección en un centro educativo para las juventudes hitlerianas. Allí, sacia por fin la pasión devoradora que mantiene con respecto a los jóvenes.

Abel Tiffauges está fascinado por los jóvenes cuerpos de los chicos y emprende una lectura sistemática y reverente. Tiffauges descifra los cuerpos, sus líneas, sus llenos y sus perfiles, y se destaca por categorizarlos, en una voluntad maniática de tesauro. Abel Tiffauges es un ogro que jamás merienda a la carne, sino que intenta robar las mismas esencias de sus presas. “Comprendí que obedecería de tan mejor a mis aspiraciones alimentarias ya que acercaría más el ideal de la crudeza absoluta. " (P. 94) El coleccionista ávido, busca siempre más lejos la pieza que falta a su botín.

En su diario que tituló Escritos siniestros, celebra también el misterio divino del acto de referirse. Llama esta misión, santa con sus ojos, la phorie y la rodea de respeto y de religiosidad. " Cojo por primera vez el sentido tiffaugéen del sacramento del bautismo: un pequeño matrimonio phorique entre un adulto y un niño. " (P. 148) A ejemplo de su trabajo sobre los cuerpos de los jóvenes chicos, acumula obstinadamente los símbolos sagrados o paganos que celebran la phorie.

Habría tanto a decir sobre esta novela soberbia de Michel Tournier. El autor ya me había deslumbrado con Viernes o los limbos del Pacífico donde reescribía el mito de Robinson. Aquí, repite un poema célebre de Goethe: el Rey de los Alisos es un encantador dévoreur de niños, figura terrible de ogro si es de allí. El talento de Michel Tournier que extrapola los mitos literarios es incomparable a mis ojos .

En el Rey de los Alisos, mezcla el mito con las referencias bíblicas y mitológicas y hace rebosar su texto de analogías, de símbolos y de metáforas. La intertextualidad puesta en ejecución parece inagotable y el autor da pruebas de una erudición que no tiene nada de jactanciosa, que sea sólo homenaje a los clásicos y voluntad de sobrepasarlos para honrarlos mejor.

Me detengo un instante con el nombre del protagonista. En la Biblia, Abel es el nómada asesinado por su hermano Caïn: en el Rey de los Alisos, Abel Tiffauges está sin cesar en movimiento y progresa hacia el este, hacia la luz. Escapa siempre de la muerte y su iniciación es continua cerca de diferentes dueños. El hermano asesinado está muy vivo y decidido aquí a desquitarse sobre la vida. En cuanto al nombre patronímico, Tiffauges, es el nombre del castillo de Gilles de Rais, compañero de Juana d' Arc y asesino de niños. Su historia ha sido repetida en numerosas leyendas que presentan a ogros, cual cruel Barba  Azul. Abel Tiffauges es pues un ogro en marcha: ¡corran, niños! ¡Viene por ustedes!

La belleza violenta del estilo de Michel Tournier me emociona más allá de lo decible. Quedo sin voz delante de las invenciones lexicales del el autor: cuidadoso de utilizar exactamente la palabra que conviene para designar la cosa pensada, observada o sentida, no se contenta con sinónimos o perífrasis, crea términos a la medida de las ideas que desarrolla. El espesor semántico tan creado hace del texto una recopilación única de términos, un diccionario él sólo. Michel Tournier crea lo sublime a partir de lo prosaico, incluso a partir del tabú. La sensualidad de su texto es viciosa, depravada y a menudo défécatoire, pero es sensualidad plena y entera.

Detengo aquí este escrito demasiado largo recomendándole esta novela. No sé desaliente por la erudición del texto. ¡Zambúllase con los ojos cerrados en la espiritualidad animal de Abel Tiffauges!

Vendredi ou Les limbes du Pacifique



RESUME DE L'OEUVRE
•    Préambule : Le capitaine Pieter Van Deyssel tire les cartes du tarot pour Robinson et lui annonce une succession de métamorphoses :
o    le Démiurge, organisateur;
o    l'Hermite succède au Guerrier
o    apparition de Vénus
o    métamorphose de Vénus en Sagittaire,chaos,Saturne
o    apparition des Gémeaux "attachés par le cou aux pieds de l'Ange bisexué"
o    la cité du Soleil (« Deux enfants se tiennent par la main devant un mur qui symbolise la Cité solaire. Le dieu-soleil occupe tout le haut de cette lame qui lui est dédiée. Dans la Cité solaire -suspendue entre le temps et l'éternité, entre la vie et la mort- les habitants sont revêtus d'innocence enfantine, ayant accédé à la sexualité solaire qui, plus encore qu'androgynique, est circulaire. Un serpent se mordant la queue est la figure de cette érotique close sur elle-même, sans perte ni bavure.
C'est le zénith de la perfection humaine, infiniment difficile à conquérir, plus difficile encore à garder. »)
o    Le Capricorne , c'est-à-dire le danger de mort
o    auquel succède Jupiter, le "dieu du ciel" qui « s'incarne dans un enfant d'or, issu des entrailles de la terre - comme une pépite arrachée à la mine - , qui vous rend les clés de la Cité solaire » .

Cet exposé se passe pendant une tempête où il ne reste qu'une chose à faire, c'est laisser filer le bateau. Mais le naufrage survient brutalement

•    Ch.1 : Robinson se réveille sur la grève de Spéranza (c'est ainsi qu'il appellera son île au chapitre 3) : les débris sur la grève, la carcasse de la Virginie, le bateau échouée sur la barrière de récifs, lui rappellent la tempête et le naufrage. Il explore l'île, tue un bouc sauvage et finit par trouver un sommet d'où il peut découvrir l'ensemble de l'île : manifestement elle est inhabitée. Robinson traîne des jours indéterminés, sans véritable ressort, dans l'espoir du passage d'un bateau, obsédé par l'image qu'il découvre de l'île « d'un oeil immense, bleu et humide, scrutant les profondeurs du ciel.» . Il finit cependant par se mettre à construire un bateau pour échapper à l'île et pour ce faire se rend sur la Virginie où il récupère de la poudre, des biscuits, une longue-vue, des armes, des outils, des tissus et une bible.

•    Ch.2 : Robinson entreprend studieusement la construction de son embarcation et retrouvant des méthodes ancestrales de fabrication en l'absence de vis et de clous. Les averses qui surgissent permettent à Robinson de faire la découverte de son rapport avec la civilisation par le biais de la nudité. Il prend soudain conscience et de sa solitude et de son sentiment d'abandon (voir page 30 ). Apparition de Tenn, le chien de la Virginie, hostile à Robinson. Progression de la construction du bateau baptisé L'Evasion : alors que Robinson aurait bien besoin d'une scie, certains crabes gigantesque en sont naturellement pourvus.

De même, la construction de l'Evasion a été calquée inconsciemment sur celle de l'Arche de Noé. Du coup l'Evasion n'est qu'un symbole de son désir de quitter l'île.Mais ce désir n'a pas été adapté à la réalité et l'évasion devient impossible ! Robinson connaît alors une période de découragement qui le conduit à la souille. Dans ce marécage boueux, où se vautrent une laie et ses marcassins sauvages, il perd son corps et erre au milieu de son passé. Il s'associe à son père, drapier, et prend conscience de "ses propres facultés de repliement sur lui-même et de démission en face du monde extérieur" en ne vivant le présent que comme un élément à conforter le passé.(voir page 39). 

Dans cet état, il devient la proie d'hallucinations qui le poussent à mettre le feu à son signal, l'eucalyptus. Symboliquement il reprend pied sur Speranza pour la deuxième (et dernière) fois. Il tourne donc le dos à la mer pour "consommer sans plus rêver ses noces avec son épouse implacable, la solitude".

http://yjohri.pagesperso-orange.fr/Tournier_Vendredi.html

Barbe-Bleue


https://www.canal-u.tv/video/les_amphis_de_france_5/paroles_de_contes.263

Michel Tournier: Historia de los mitos.

 

Michel Tournier


Michel Tournier (París, 1924) murió el lunes en la pequeña localidad de Choisel, una pequeña localidad de seiscientos habitantes, donde residía desde hace medio siglo, en un antiguo presbiterio, dejando tras si la estela luminosa de un narrador magistral.

A las pocos minutos de conocerse la noticia, Bernard Pivot escribía en Twitter la mejor de las necrológicas: «Michel Tournier se ha reunido esta noche con los grandes nombres de la historia de los mitos, de quienes fue un genial novelista».

Autor de una obra novelesca relativamente breve pero fulgurante, germanista emérito, ensayista de rara agudeza, Tournier pasará a la historia de la literatura francesa por haber reescrito a su manera la historia de varios mitos y leyendas

«Viernes o la Vida Salvaje» (en 1971) «Gaspar, Melchor y Baltasar (1980) retoman leyendas fundacionales para reescribirlas a la luz de los problemas del hombre contemporáneo. Su «relectura» mítica de la historia de los Reyes Magos se nutre de las leyendas orientales para hablarnos de nuevos mundos por construir. Su libro sobre la Goutte d’Or (el más «multicultural» de los barrios parisinos) nos ayuda a comprender la trágica metamorfosis en curso de la gran ciudad. Su obra sobre Juana de Arco y Gilles de Rais establece unas «relaciones peligrosas» entre dos figuras míticas. Su historia de Eléazar se nutre de semillas bíblicas. Tras su pasión por los grandes mitos de la historia sacra, profana o literaria, Tournier nos invitaba una cierta dimensión sacra de la vida humana, entre el infierno histórico y la vida celeste de las cosas espirituales.

Autor de una decena de novelas y media docena de relatos, una veintena de ensayos, Tournier construyó un mundo único, muy alejado del «mundanal ruido», para mejor refutar la marcha trágica de la historia a través del Gran estilo de la literatura clásica. Su modelo primero fue el Flaubert constructor de fábulas míticas (los «Tres Cuentos» y «Salambó»), estimando que la forja de un estilo era el trabajo esencial de una vida intelectual digna de ese nombre.

Como germanista, contribuyó a explicar las grandes convulsiones de la cultura alemana que influyeron en toda Europa. Como estudioso y gran especialista en la historia de la fotografía contribuyó a reintepretar la gran tradición fotográfica nacional y europea.

Tournier decidió hace años recluirse en un antiguo presbiterio de una diminuta ciudad de la periferia oeste de París, donde llevó una vida monacal, austera y apasionada, a un tiempo, consagrada a la escritura y el gran aarte. No soportaba la «vida literaria parisina». Consagró su vida a la escritura, y la construcción de un estilo, alejado de las modas y tentaciones de la gran ciudad. Lector muy influyente en Gallimard, era un hombre sencillo, con gran sentido del humor, cuya ironía mordaz podía tener mucho de «subversivo» contra una «vida intelectual parisina» que consideraba como una plaga nociva y peligrosa para la vida del espíritu.


Referencia

Hasta no hace muchos años, los cursos de francés para extranjeros en la Sorbona empezaban con un dictado de un texto de Marguerite Duras, seguido de otro de Tournier, como un rito de entrada a la gran literatura de la última mitad de siglo. Hombre de mirada fría y lengua punzante, hijo de germanistas y alumno mediocre a lo largo de su estricta educación en instituciones católicas, Tournier estudió Filosofía en la gran universidad parisina, antes de dedicarse a la traducción de textos no literarios. Llegó a la novela de forma tardía. No debutó en la ficción hasta 1967, cuando publicó Viernes o los limbos del Pacífico a los 42 años. El éxito fue inmediato. No tardó en revalidarlo con su segunda novela, El Rey de los Alisos, que vendió cuatro millones de ejemplares y ganó en 1970 el Premio Goncourt, del que luego sería jurado hasta 2010.

… Gran admirador de Flaubert, de Sartre —a quien consideraba “un padre espiritual”— y de la tradición alemana, dedicó gran parte de su trayectoria a reinterpretar grandes mitos masculinos, desde Moisés hasta Robinson Crusoe y Barba Azul, con un estilo solemne y culto, pero salpicado de ironía grotesca.

Referencia

L’écrivain Michel Tournier est mort à l’âge de 91 ans
LE MONDE | 18.01.2016 à 21h51 • Mis à jour le 19.01.2016 à 11h53 | Par Raphaëlle Leyris

Reference


Né le 19 décembre 1924 dans une famille de germanistes – son père a abandonné l’enseignement de l’allemand pour se lancer dans le commerce –, Michel Tournier se destine à la philosophie, qu’il étudie, au lendemain de la seconde guerre mondiale, à l’université de Tübingen. Rentré en France après avoir obtenu sa licence, cet admirateur de Kant, dont il se targuera toute sa vie d’être l’un des rares propriétaires de l’œuvre intégrale en allemand, et de Jean-Paul Sartre, son « père spirituel », renonce à ses projets après avoir échoué à l’agrégation à deux reprises. Il répétera souvent qu’il n’aurait pas écrit s’il avait été reçu à cet examen.

Fascination pour les mythes
Ami de Gilles Deleuze, Roger Nimier ou Pierre Boulez, il commence à travailler pour la Radio-diffusion télévision française, puis Europe 1, avant d’entrer comme lecteur et traducteur de l’allemand (notamment d’Erich Maria Remarque) chez Plon. Au début des années 1960, ce passionné de photographie présente l’émission télévisuelle « Chambre noire ». En 1970, il sera à l’origine des Rencontres d’Arles, premier festival mondial consacré à cet art.

Lire aussi : La photographie, l’autre passion de Michel Tournier
 
Entre-temps, il a fait une entrée remarquée sur la scène littéraire, avec la sortie chez Gallimard (qui publiera l’essentiel de son œuvre) de Vendredi ou les limbes du Pacifique (1967), le premier roman de sa production qu’il ait estimé digne d’être présenté à un éditeur. Le succès, public et critique, est immédiat, pour cette relecture rousseauiste du mythe de Robinson, qui obtient le Grand Prix de l’Académie française. En 1971, il réécrit pour les enfants ce premier roman, sous la forme de Vendredi ou la vie sauvage. Etudié dans les classes, vendu par millions d’exemplaires, celui-ci restera la « rente » et le « livre fétiche », comme il le disait, de celui qui ne conçoit pas d’écrire pour n’être pas lu.


Trois ans après Vendredi paraît Le Roi des aulnes, qui vaut à son auteur le prix Goncourt, attribué à l’unanimité. Ce roman emprunte son titre à un célèbre poème de Goethe et raconte l’histoire d’Abel Tiffauges, Français emprisonné en Allemagne à la suite de la drôle de guerre, qui, après avoir croisé Göring, finira par devenir « l’ogre de la forteresse de Kaltenborn » recrutant de force des enfants destinés à périr dans la défense de cette fortification lors de l’invasion soviétique. Si ce texte démontre la grande connaissance qu’a Tournier de la civilisation germanique, il déploie toute la limpidité de son écriture pour conjuguer réalisme et magie, ou plutôt une forme de surnaturel : son grand modèle littéraire est le Trois contes de Flaubert. 

Avec ce deuxième roman, l’écrivain indique aussi la place prépondérante que tiendra l’exploration des figures célèbres et des personnages légendaires dans son œuvre. A l’ogre de Kaltenbom répondra ainsi en 1978 celui, « hippie », du Coq de Bruyère. En 1975, le troisième grand roman de Michel Tournier, Les Météores, achève de prouver cette fascination pour les mythes : il y explore celui de Castor et Pollux à travers des personnages gémeaux. La place qu’y tiennent les ordures ménagères témoigne, elle, de l’intérêt de Tournier pour ce qu’il désigne comme une « esthétique du merveilleux sordide » – sachant qu’il ne dédaigne pas une pointe de scatologie, si elle se mêle de philosophie, comme c’était le cas dans Vendredi et Le Roi des aulnes.

Pilier de la vie littéraire
 

Ses trois premiers romans resteront, de l’avis général, les grandes œuvres de Michel Tournier. Il est devenu un personnage incontournable de la vie littéraire, même s’il vit, retiré, à Choisel, pour en éviter la plupart des tentations. Depuis 1973, il fait partie du jury du prix Goncourt. Ses livres continuent d’être accueillis comme des événements. Ainsi des nouvelles du Coq de bruyère (1978) ou de son quatrième roman, Gaspard, Melchior et Balthazar (1980), sur les Rois mages, où il montre le visage, nouveau, d’un mystique. Ainsi, encore de Gilles et Jeanne (1983), dans lequel il se penche sur les personnages de la Pucelle et de Gilles de Rais, son maréchal devenu ogre. En 1985, La Goutte d’or lui permet d’évoquer sa passion de la photographie à travers le parcours d’un jeune Berbère, qu’un cliché pris par une touriste a dépossédé de son image, et qui part à la recherche de cette femme, ce qui lui fera connaître le racisme en France.

Dans les années 1980 et 1990, Michel Tournier est devenu à ce point central dans la littérature française que François Mitterrand vient, à quatre reprises, lui rendre visite dans son abbaye au cours de ses deux mandats. Installé à Choisel mais peu porté sur le mythe de l’écrivain retiré dans sa tour d’ivoire, il s’exprime beaucoup dans les médias, français et étrangers, n’hésitant pas à faire assaut de propos provocateurs ou choquants. En 1989, ce célibataire enthousiaste déclare au magazine américain Newsweek : 

« Les avorteurs sont les fils et les petits-fils des monstres d’Auschwitz. Je voudrais rétablir la peine de mort pour ces gens-là » – il justifie plus tard ces propos, qu’il ne renie pas, par un dégoût « viscéral » pour l’interruption volontaire de grossesse. En 1996, il affirme que la loi Gayssot, qui qualifie de délit la contestation de crime contre l’humanité, transforme « un fait historique en un article de foi dont la négation devient un blasphème » – sa phrase établissant un parallèle entre la Shoah et le dogme de l’Immaculée Conception.

Ses camarades de l’académie Goncourt le défendent toujours, et il est un pilier de la vie littéraire. Ses livres, nouvelles, romans, essais, sont publiés et traduits dans le monde entier, tandis que lui, fier d’être devenu un « auteur scolaire », passe une grande partie de son temps dans les écoles, à expliquer son œuvre et communiquer le plaisir de la lecture aux enfants. Même s’il écrit, lui, de moins en moins.

En 2009, il décide de quitter l’académie Goncourt, à cause de son âge, de la fatigue et de son manque d’appétit – nécessaire pour les agapes délibératives chez Drouant. Apparaissant éternellement coiffé, ces dernières années, d’un petit bonnet de laine, cet ancien amoureux des voyages (notamment en Afrique subsaharienne et au Canada) se dira jusqu’au bout satisfait de l’existence qu’il a menée. En 2002, l’amateur de « vrai roman », allergique à l’évocation de l’intime, avait fait paraître un Journal extime, dans lequel il écrivait : « Une idée pour le paradis : après ma mort, je suis placé devant un panorama où toute ma vie est étalée dans les moindres épisodes. Libre à moi de revenir sur celui-ci ou celui-là et de le revivre (…). C’est que je suis dévoré de nostalgie et de regret en me souvenant de scènes de ma vie auxquelles je n’ai pas accordé l’attention qu’elles méritaient. »

Michel Tournier en 7 dates
19 décembre 1924 : naissance à Paris
1945-1949 : études de philosophie à l’Univesité de Tübingen, où il rencontre Gilles Deleuze
1967 : Vendredi reçoit le Grand prix du Roman de l’Académie
1970 : Prix Goncourt pour Le Roi des aulnes. Michel Tournier devient membre de l’académie Goncourt deux ans plus tard
1975 : Les Météores
1985 : La Goutte d’or
2009 : démission de l’académie Goncourt


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lunes, 11 de enero de 2016

A. J. AYER: LA FILOSOFÍA ANALÍTICA: LENGUAJE, VERDAD Y LÓGICA

A. J. AYER: LA FILOSOFÍA ANALÍTICA
 Simón Royo: HTTP:

 


CAYETANO ACUÑA

http://www.lacavernadeplaton.com/histofilobis/ayer1011.htm

Referencia: La Caverna de Platón

Una de las corrientes filosóficas más influyentes de todo el siglo XX es sin duda la Filosofía Analítica. Bajo esta denominación se oculta una amplia gama de tendencias, pensadores y métodos que comparten un especial interés por el lenguaje, concretamente por el análisis de las expresiones lingüísticas, en la convicción de que esa es la única tarea digna de llamarse Filosofía.

Como notas características de ésta Filosofía se puede mencionar las siguientes: 
 

a) La influencia de la lógica formal. La lógica como herramienta de análisis del lenguaje y por tanto como medio de resolución de los problemas filosóficos.
 
b) La actitud crítica respecto a la metafísica. La crítica de la metafísica como disciplina que se ocupa del conocimiento de los principios últimos de la realidad. Una crítica que procede desvelando los excesos verbales de la metafísica, la falta de sentido de sus afirmaciones y la imposibilidad de verificar sus enunciados. 
 
c) Para la Filosofía Analítica la ciencia se presenta como el único modelo válido de conocimiento que da cuenta de cómo es el mundo y cuáles son las leyes que explican los fenómenos que tienen lugar. Motivo por el cual los pensadores de la Filosofía Analítica conciben la filosofía como lógica y metodología de la ciencia, como una actividad orientada a esclarecer el significado de las proposiciones, con el fin de distinguir aquellas con sentido de las que carecen de sentido y deben ser rechazadas por la ciencia.

Se pueden destacar tres periodos en la evolución de la filosofía analítica: 
 

1) Los representantes de la primera fase son G.E.Moore, B.Russell y L.Wittgenstein. Mientras Moore mantiene una concepción pragmática e informal del análisis del lenguaje que concede una especial importancia a las expresiones vinculadas al sentido común, Russell y Wittgenstein insistirán en la necesidad de recurrir a la lógica formal para desvelar la estructura de los enunciados o proposiciones y distinguir los que se hallan bien construidos de aquellos que contienen errores de construcción y deben ser rechazados. Los trabajos de estos tres autores son los inspiradores directos del Positivismo Lógico en todas sus manifestaciones. 



2) La segunda fase tiene como protagonista al Círculo de Viena que agrupaba en los años treinta a científicos e intelectuales en torno al programa filosófico del Positivismo Lógico, por lo cual se les denomina también Neopositivistas, para distinguirlos de los fundadores del movimiento. 

Entre los neopositivistas destacaban M.Schlick, O.Neurath, R.Carnap y A.J.Ayer. Este programa sintetizaba el empirismo de Berkeley y Hume, la lógica de Russell y la filosofía del primer libro de Wittgenstein titulado “Tractatus Logico-Philosophicus”, que será el principal inspirador de esta segunda fase.

Una de las principales aportaciones del Positivismo Lógico fue la formulación del Principio de Verificación, defendido por A.J.Ayer en su obra: “Lenguaje, Verdad y Lógica”. En su versión clásica este principio afirma que una proposición tiene significado si se sabe cómo se puede comprobar su verdad o falsedad. Lo que iba a suponer una descalificación de la metafísica al ver condenadas sus afirmaciones al sin sentido. 

La preeminencia de la verificación empírica sobre la formalización lógica, y de la verificación débil sobre la verificación fuerte, distancia a algunos positivistas, (entre los que se cuenta Ayer), de los maestros de la primera filosofía analítica (Moore, Wittgenstein y Russell) y de otras tendencias neopositivistas, situándolos en un programa inscrito dentro de la corriente neopositivista que se ha venido a llamar: Empirismo Lógico.
 
3) La tercera fase por la que pasa la Filosofía Analítica tiene como punto de referencia al denominado segundo Wittgenstein, es decir, al autor de las “Investigaciones Filosóficas”, libro publicado en 1953 y que supuso una ruptura con el Positivismo Lógico y un abandono de las tesis sostenidas en el “Tractatus”. 

A pesar de la heterogeneidad de autores herederos de la segunda filosofía de Wittgenstein destacan por su influencia dos grupos: la escuela de Cambridge, que cuenta con nombres como J.Wisdom, y la escuela de Oxford, con autores como G.Ryle, J.L.Austin o P.F.Strawson.

 LENGUAJE, VERDAD Y LÓGICA

La obra de Ayer cuyo título encabeza este apartado constituye una exposición de las tesis del Positivismo Lógico. No obstante, la peculiaridad del pensamiento de Ayer, radica en la vinculación del pensamiento de los filósofos del Circulo de Viena con el análisis del lenguaje practicado por los grupos de Oxford y Cambridge. De modo que Ayer desempeña, en este cruce de tendencias de pensamiento afines, un papel sintetizador, sin abandonar las filas del Positivismo Lógico.
 
Lo dicho se puede ilustrar con las propias palabras de Ayer, cuando, en su Autobiografía titulada “Parte de mi vida” habla, cuarenta años más tarde, de su primer libro: “Excepto algún detalle, los pensamientos expresados no son originales. Constituían un precipitado del positivismo del Círculo de Viena, también adscrito en mi obra a Wittgenstein, el empirismo reduccionista heredado de Russell y Hume, la aproximación analítica de Moore y sus discípulos, y unas gotitas del pragmatismo”.
 
Los puntos de vista de los que parte Ayer se derivan de la evolución del empirismo desde Hume hasta el Positivismo. Al igual que Hume, sostiene Ayer la existencia de tan solo dos clases de proposiciones: 1) las que se refieren a ideas (proposiciones analíticas o proposiciones a priori) y 2) las que se refieren a realidades (hipótesis empíricas). 

 


1) Las primeras son tautologías, no dicen nada del mundo empírico por lo cual carecen de sentido literal y de contenido factual, razón de que resulten siempre verdaderas. Las proposiciones analíticas no pueden ser refutadas por la experiencia porque precisamente no hacen ninguna afirmación acerca del mundo empírico. Simplemente, registran nuestra determinación de usar las palabras de un modo determinado.

No podemos negarlas sin infringir las convenciones lingüísticas presupuestas por nuestro lenguaje y caer en la autocontradicción. Y este es el único fundamento de su necesidad y el motivo de su utilidad. Los principios de la lógica y de la matemática son proposiciones analíticas, es decir, universalmente verdaderas, porque nunca les permitimos ser otra cosa. Y la razón de esto es que no podemos abandonarlos sin contradecirnos a nosotros mismos y sin faltar a las normas que rígen el uso del lenguaje.

Uno de los errores fundamentales de la filosofía tradicional ha sido el considerar que las proposiciones analíticas hacían afirmaciones acerca del mundo de la experiencia empírica, es decir, el confundir proposiciones analíticas con proposiciones sintéticas. La aclaración del estatuto tautológico de las proposiciones analíticas y a priori, elimina, según Ayer, dicho error. 
 
2) Las segundas son proposiciones experienciales que nos hablan del mundo empírico y son susceptibles de verificación; pueden ser más o menos probables pero nunca absolutamente verdaderas. Porque ninguna proposición cuya validez esté sujeta a la prueba de la experiencia real, es decir, a verificación empírica, para lo cual ha de hablar precisamente del mundo empírico, puede ser nunca necesariamente verdadera. En el mejor de los casos será una hipótesis probable, pero es, según Ayer, nuestro único vehículo de conocimiento.
 
Hay una tercera clase de proposiciones que no son ni proposiciones analíticas ni hipótesis empíricas, son las proposiciones metafísicas, que carecen de sentido literal, y además son absurdas.

Referencia
//www.lacavernadeplaton.com/histofilobis/ayer1011.htm

 La virtud de la claridad.

http://elpais.com/diario/1989/05/04/cultura/610236001_850215.html


POR Esteban Córdoba Arroyo - Actualizado el 31 de octubre de 2010 a: 12:00 a.m.
http://www.nacion.com/archivo/Ayer-Filosofo-ahora_0_1156284433.html


lunes, 4 de enero de 2016

"El desinterés en los filósofos peruanos es solo ignorancia". Pablo Quiuntanilla

Lunes 04 de enero del 2016 | 08:09

"El desinterés en los filósofos peruanos es solo ignorancia"

Conversamos con Pablo Quintanilla, estudioso de la historia de la filosofía en el Perú e impulsor del pragmatismo

 


Pablo Quintanilla busca redescubrir y poner en vitrina a los más relevantes filósofos del Perú. El 2015 compiló, junto a Rubén Quiroz y Joel Rojas, una antología de los textos del filósofo Pedro S. Zulen. (Foto: El Comercio)

Desde su cargo como decano de Estudios Generales Letras en la Pontificia Universidad Católica del Perú (PUCP), Pablo Quintanilla se hace tiempo para su mayor pasión: la investigación filosófica. Luego de recibirse como PhD  en la Universidad de Virginia (1996-1999), decidió regresar a nuestro país. Alentado por el impulso neopragmatista que los estadounidenses Donald Davidson y Richard Rorty –de quien llegó a ser alumno– insuflaron en los 80 y 90, Quintanilla optó por seguir sus estudios sobre lo que se ha denominado, también, “filosofía de la mente y el lenguaje”, a pesar del poco interés que la comunidad académica local solía tener en esos temas por ese entonces.

Sin embargo, los años de trabajo rinden sus frutos, y se puede decir que hoy las investigaciones sobre filósofos antes poco conocidos en nuestro medio han crecido de forma notable. Lo más interesante, por otro lado, es que lejos de reivindicar un purismo filosófico, el pragmatismo contemporáneo concilia diferentes disciplinas como las neurociencias, la psicología cognitiva, la historia de la ciencia o la lingüística.

 Producto de esa colaboración es que han visto la luz libros como “Cognición social y lenguaje. La intersubjetividad en la evolución de la especie y en el desarrollo del niño” (PUCP, 2014), que Quintanilla editó junto con Carla Mantilla y Paola Cépeda; “El pensamiento pragmatista en la actualidad: conocimiento, lenguaje, religión, estética y política” (PUCP, 2015), editado junto con el profesor argentino Claudio Viale; o “Pedro S. Zulen. Escritos reunidos” (Fondo Editorial del Congreso del Perú, 2015), antología del mítico filósofo peruano de inicios del siglo XX que fue un temprano y lúcido iniciador de los estudios sobre pragmatismo en nuestro país. 

En la siguiente entrevista, Quintanilla aborda el pragmatismo, su historia, actualidad e implicancias, además de dar su opinión sobre el estado de la educación superior en el Perú.

—El pragmatismo nace con la obra del estadounidense Charles S. Peirce a fines del siglo XIX. ¿Cuál es su aporte a la historia de la filosofía?
En efecto, el pragmatismo clásico está signado por Peirce, James, Dewey y Mead, mientras que el neopragmatismo o pragmatismo actual contiene nombres como Rorty, Putnam o Brandom. Creo que los unifica una concepción acerca del significado y la verdad, así como un espíritu falibilista (la idea de que cualquiera de nuestras creencias puede ser revisada o abandonada) pero también antiescéptico y antirrelativista. Aunque a Rorty se le acusó en ocasiones de ser relativista, él siempre dijo que uno no puede ser relativista practicante, es decir, que uno no puede vivir como relativista. Para un pragmatista, que cree que las creencias que uno tiene son las que se expresan en su forma de vida y no las que uno cree tener, el que sea imposible vivir como relativista muestra que el relativismo es una posición imposible. Pienso que en el valor de esas intuiciones radica su aporte a la disciplina. Hoy el pragmatismo tiene mucha influencia en la filosofía de la ciencia posterior a Wittgenstein y Kuhn y, de manera particularmente notable, en las neurociencias y las ciencias cognitivas, al interior de la filosofía de la mente. 

—¿Cómo se explica el fuerte apego del pragmatismo por los avances de las ciencias hoy en día?
Algo característicamente pragmatista es el abandono de la pretensión de encontrar una descripción última o definitiva de la realidad, lo que, sin embargo, no implica abandonar la tesis de que puede haber varias descripciones simultáneamente correctas. La ciencia es una de esas descripciones válidas, pero también lo son el arte, la literatura o la religión, en relación a sus propias pretensiones y objetivos. Sin embargo, volviendo a tu pregunta, el pragmatismo tuvo siempre una afinidad natural con el evolucionismo darwiniano. Los acerca, por una parte, su común desconfianza ante la idea de que hay esencias inmutables en la realidad, y que las diversas historias tienen un común objetivo único, ya prefijado de antemano. Para los pragmatistas es bueno entender el conocimiento humano a la luz de la selección natural: las teorías sobreviven provisionalmente, como consecuencia del ensayo y el error, si se logran adaptar a las  nuevas evidencias que la realidad impone. Mucha de la ciencia que se practica ahora tiene un fuerte espíritu pragmatista, en el sentido señalado.

—¿A qué crees que se debe la escasa producción en cuanto a la filosofía en el Perú?
Creo que un factor prioritario para que eso ocurra ha sido el desdén con que tradicionalmente los filósofos peruanos han visto a la filosofía en el Perú, pues su referente fue siempre la filosofía europea y estadounidense. Además, el prejuicio de que los filósofos peruanos son solo reflejos imperfectos de otros de otras latitudes condujo a perder interés en aquellos. Pero el desinterés en los filósofos peruanos, en muchos casos, es solo ignorancia. Si uno lee a Zulen, por ejemplo, encontrará a un hombre inteligente pensando problemas universales en el Perú de la segunda década de este siglo. O si uno lee a Javier Prado –quien, más que una avenida, fue el filósofo que trajo al Perú el positivismo europeo–, notará creatividad y agudeza. Pero incluso si uno creyese que estos autores no son filosóficamente relevantes, tendrá que admitir que sí son interesantes en tanto reflejan la vida intelectual que el Perú produce en sus distintos períodos. La primera generación de filósofos profesionales que generó el Perú fue a fines del siglo XIX, en la posguerra del Pacífico, y sin duda estos autores son un reflejo verbalizado de los procesos sociales que ocurrían en el Perú de entonces.  

—Por último, y tomando en cuenta tu experiencia en el campo universitario, ¿cuáles crees que son los principales problemas del sistema de educación superior en el Perú? Y, por otro lado, ¿cuál es tu percepción de la nueva Ley Universitaria?

Creo que la nueva ley no es perfecta, pero es infinitamente superior a la anterior y pienso que tiene las herramientas necesarias para poder ser mejorada. En cuanto a la educación superior, el principal problema es la proliferación de instituciones que tienen el nombre de universidad pero que no lo son, porque en realidad son empresas con fines de lucro cuyo objetivo es hacer que pasen por sus aulas la mayor cantidad de personas con la menor exigencia académica posible, para que el negocio sea lucrativo. No hay un verdadero interés en investigar ni en generar profesionales de calidad. No podría haberlo, porque el objetivo es producir profesionales en serie. Son como una fábrica de tornillos o de jabones. Es imposible que el mercado las regule o que ellas se autorregulen. Estas instituciones producen profesionales de cada vez peor calidad, mientras les cobran sustanciosamente porque les hacen creer que tienen una formación que en realidad no tienen. Mientras más abaraten sus costos, mejor negocio será, pero peores profesionales producirán. Lo que no se ve es que el país se está llenando de malos profesionales que serán un peligro en los diversos sectores en los que participen.





Claude Lévi-Strauss. Filosofía - Antropología

Claude Lévi-Strauss.

El estructuralismo de Lévi-Strauss


Comparto la publicación de José Antonio Pastor Cruz, en Corrientes interpretativas de los Mitos:  

Es Claude Lévi-Strauss (1908), filósofo francés de origen belga, quien, asumiendo las aportaciones de la escuela sociológica francesa, trasladó el análisis estructural al campo de la antropología.

En este sentido, puede decirse que su obra supone, tanto una prolongación, como un giro y una nueva perspectiva en el campo de los estudios mitológicos; una prolongación, en cuanto a su continuidad con las asunciones maussianas que conciben el mito como un peculiar sistema de comunicación, con un "código" propio, cuyas categorías y estructuras es preciso descifrar; un giro, respecto de que el modelo metodológico no es ni biológico ni psicológico, sino lingüístico, buscando conexiones internas en pos de las estructuras permanentes de la lengua (diferenciando ésta del habla); y, por último, una apertura del horizonte de estudio, en tanto que ha compelido a la investigación mitológica a plantearse en otros términos los problemas antiguos (relativos, fundamentalmente, a la posibilidad del estudio científico de los mitos pertenecientes a culturas actualmente desaparecidas, como es el caso de, entre otros, los mitos griegos).

"Lo que Lévi-Strauss hizo realmente fue tomar la noción de "estructura" empleada por lingüistas, folkloristas, algunos psicoanalistas, matemáticos e ingenieros de comunicaciones y aplicar ese concepto analítico a las categorías de la etnografía ortodoxa. Este proceso perturbó a los antropólogos sociales ingleses sólo porque ellos habían formulado una noción de estructura algo diferente, biológicamente fundada ..."

En efecto, tal y como el propio Lévi-Strauss ha sabido reconocer, el estructuralismo no es nada nuevo en el ámbito de las humanidades; más aún, el enfoque estructuralista (que vendría a ser la otra cara del proceder científico reduccionista), está condicionado por el propio nivel de complejidad del objeto de estudio, al tiempo que no es patrimonio exclusivo de ninguna disciplina en particular.

"Lo que denominamos estructuralismo en el campo de la lingüística o de la antropología, o en el de otras disciplinas, no es más que una pálida imitación de lo que las ciencias naturales han venido realizando desde siempre. La ciencia tiene apenas dos maneras de proceder: es reduccionista o es estructuralista. Es reduccionista cuando descubre que es posible reducir fenómenos que en un determinado nivel son muy complejos a fenómenos más simples en otros niveles.

Por ejemplo, hay muchas cosas en la vida que pueden ser reducidas a procesos físico-químicos que las explican parcialmente, aunque no en forma total. Y cuando nos enfrentamos a fenómenos tan complejos que no permiten su reducción a fenómenos de orden inferior, sólo podemos abordarlos estudiando sus relaciones internas, esto es, intentando comprender qué tipo de sistema original forman en conjunto. Y esto es, precisamente, lo que intentamos hacer en lingüística, en antropología y en muchos otros campos."

De lo antedicho puede desprenderse que, para Lévi-Strauss, "estructura" no equivale a la estructura empírica (según nuestro autor, se trata de estructuras del orden de lo mental), y tampoco refiere a una suerte de armazón o arquitectónica estática; esta estructura dinámica -aunque estable-, no se da en la realidad observable, sino que es siempre producto de tres elementos, siendo este carácter ternario el que le otorga su dinamismo. El tercer elemento de esta estructura terciaria estaría siempre vacío y preparado para asumir cualquier significado, estando constituido por la historia y la contingencia, esto es, aquellos aspectos que justifican la perpetuación de los fenómenos sociales y culturales.

Lévi-Strauss, siguiendo a Saussure, considera que este significante flotante (que sería el significante de la significación), es un rasgo estructural del lenguaje en general, un elemento que introduce en él una faceta asimétrica y generativa: la faceta de la contingencia , el devenir, i.e., el nivel del habla o parole, que hace referencia a la diacronía o irrerversibilidad temporal. Pero lo que le interesa investigar a nuestro autor no es el flujo del habla, sino las estructuras estables de la lengua.

El mito no es sólo un relato que, discursivamente, transcurre en un eje temporal diacrónico (como el habla), sino que también, como la lengua, posee una disposición regulada de elementos que conforman un sistema sincrónico, i.e., un orden permanente ("haces de relaciones"), el cual constituye el espacio semántico, el imaginario cultural del que el mito parte y se nutre a un tiempo.

Encontramos pues, un estudio del mito en dos niveles: el nivel narrativo -habla-, y el nivel de la estructura profunda -lengua-, siendo el estudio de éste último el que puede mostrar ciertas relaciones de oposición y de homología que son independientes del orden narrativo.

Para el autor que nos ocupa, los elementos de los mitos adquieren su significado por el modo en que éstos aparecen combinados entre sí, y no por su valor intrínseco; los mitos, entonces, representan a la mente que los crea, y no a una realidad externa.

Corrientes interpretativas de los Mitos: José Antonio Pastor Cruz, 1998

Claude Levi-Strauss : 
« ll m’a fallu rencontrer l’Islam pour mesurer le péril qui menace la pensée française» (rediff)
Par Martine le 11/01/2015 - Jan 2015 



Claude Levi-Strauss, anthropologue (1908-2009). Extraits choisis de Tristes tropiques, Presses Pocket, pp. 475-490) 

« Les brefs contacts que j’ai eus avec le monde arabe m’ont inspiré une indéracinable antipathie.  ll m’a fallu rencontrer l’Islam pour mesurer le péril qui menace aujourd’hui la pensée française. [On ne peut que] constater combien la France est en train de devenir musulmane.

Déjà l’Islam me déconcertait par une attitude envers l’histoire contradictoire à la nôtre , et contradictoire en elle-même : son souci de fonder une tradition s’accompagne d’un appétit destructeur de toutes les traditions antérieures.Dans la civilisation musulmane, les raffinements les plus rares – palais de pierres précieuses, fontaines d’eau de rose, mets recouverts de feuilles d’or – servent de couverture à la rusticité des moeurs et à la bigoterie qui imprègne la pensée morale et religieuse.

Sur le plan moral, on se heurte à une tolérance affichée en dépit d’un prosélytisme dont le caractère compulsif est évident. En fait, le contact des non-musulmans les angoisse.

Tout l’Islam semble être une méthode pour développer dans l’esprit des croyants des conflits insurmontables, quitte à les sauver par la suite en leur proposant des solutions d’une très grande (mais trop grande) simplicité. Vous inquiétez-vous de la vertu de vos épouses ou de vos filles ? Rien de plus simple, voilez-les et cloîtrez-les. C’est ainsi qu’on en arrive a la burka moderne, semblable à un appareil orthopédique.

Si un corps de garde pouvait être religieux, l’Islam paraîtrait sa religion idéale : stricte observance du règlement, revues de détail et soins de propreté, promiscuité masculine dans la vie spirituelle comme dans l’accomplissement des fonctions religieuses ; et pas de femmes. (…) Ils compensent l’infériorité qu’ils ressentent par des formes traditionnelles de sublimations qu’on associe depuis toujours à l’âme arabe : jalousie, fierté, héroïsme.

Cette religion se fonde moins sur l’évidence d’une révélation que sur l’impuissance à nouer des liens au-dehors. En face de la bienveillance universelle du bouddhisme, du désir chrétien de dialogue, l’intolérance musulmane adopte une forme insconsciente chez ceux qui s’en rendent coupables. S’ils ne cherchent pas toujours, de façon brutale, à amener l’autre à partager leur vérité, ils sont pourtant incapables de supporter l’existence d’autrui comme autrui.

Le seul moyen pour eux de se mettre à l’abri du doute et de l’humiliation consiste dans une « néantisation » d’autrui.
Extraits de Tristes tropiques, Presses Pocket, Paris, pp. 475-490) Kiosque.net

 
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Claude Levi-Strauss déclarait en 2002 :
« J’ai dit dans “Tristes Tropiques” ce que je pensais de l’islam. Bien que dans une langue plus châtiée, ce n’était pas tellement éloigné de ce pour quoi on fait un procès à Houellebecq. Un tel procès aurait été inconcevable il y a un demi-siècle; ça ne serait venu à l’esprit de personne. On a le droit de critiquer la religion. On a le droit de dire ce qu’on pense. » (Nouvel Obs)
Emmanuelle Loyer signe la première grande biographie de l'anthropologue Claude Lévi-Strauss. Portrait d'un intellectuel qui posa sur notre époque un regard subversif.

C'est à Emmanuelle Loyer, professeur à Sciences po, à Paris, qu'a échu la responsabilité d'écrire cette première grande biographie de Claude Lévi-Strauss, depuis sa disparition, à 100 ans, en 2009. Pour relever le défi, l'historienne a eu accès aux archives personnelles de l'anthropologue, à moult documents jusqu'alors inédits conservés dans 261 cartons à la BNF. 
Lévi-Strauss, par Emmanuelle Loyer. Flammarion, 908p., 32€."Chers tous deux". Lettres à ses parents, 1931-1942, par Claude Lévi-Strauss. Seuil, 560p.,

 
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El antropólogo francés Claude Lévi-Strauss, era uno de los intelectuales más relevantes del siglo XX, destacado antropólogo y padre del enfoque estructuralista de las ciencias sociales.

Lévi-Strauss, influyó de manera decisiva en la filosofía, la sociología, la historia y la teoría de la literatura.

Nacido en Bruselas el 28 de noviembre de 1908, su padre era un judío agnóstico de origen alsaciano que le educó en un ambiente artístico, aunque terminó cursando estudios de Derecho y Filosofía en la Sorbona de París.
 

El autor de 'Mythologiques' ejerció como profesor de esta última disciplina hasta que recibió una invitación de Marcel Mauss, padre de la etnología francesa, para ingresar en el recién creado departamento de etnografía.

Trabajo de campo en Brasil

Fue así como despertó en Lévi-Strauss la curiosidad por una materia en la que desarrollaría una brillante carrera. Su nueva vocación le llevó a aceptar un puesto como profesor visitante en la universidad brasileña de São Paulo, de 1935 a 1939, estancia que le posibilitó llevar a cabo trabajos de campo en el estado amazónico de Mato Grosso y en la Amazonía.

Allí realizó estancias esporádicas entre los bororo, los nambikwara y los tupi-kawahib, experiencias que le orientaron definitivamente como profesional de la antropología, campo en el que su trabajo aún hoy sigue siendo válido para la mayoría de los antropólogos.

Tras regresar a Francia, en 1942 se trasladó a Estados Unidos como profesor visitante en la New School for Social Research de Nueva York, antes de un breve paso por la embajada francesa en Washington como agregado cultural.

De vuelta a París, fue nombrado director asociado del Museo del Hombre y se convirtió después en director de estudios en la École Pratique des Hautes Études, entre 1950 y 1974, trabajo que combinó con su enseñanza de antropología social en el Collège de France, hasta su jubilación en 1982, al tiempo que dirigía el Laboratorio de Antropología Social.

La influencia de Marx y Freud

Hijo intelectual de Émile Durkheim y de Mauss, e interesado por la obra de Karl Marx, por el psicoanálisis de Sigmund Freud, la lingüística de Ferdinand Saussure y Roman Jakobson, el formalismo de Vladimir Propp y un largo etcétera, fue además un apasionado de la música, la geología, la botánica y la astronomía.

Las aportaciones más decisivas del trabajo de Lévi-Strauss se pueden resumir en tres grandes temas: la teoría de la alianza, los procesos mentales del conocimiento humano y la estructura de los mitos.

La teoría de la alianza defiende que el parentesco tiene más que ver con la alianza entre dos familias por matrimonio respectivo entre sus miembros que con la ascendencia de un antepasado común.

Además, para Lévi-Strauss no existe una diferencia significativa entre el pensamiento primitivo y el civilizado.

Para este padre de la antropología moderna, la mente humana organiza el conocimiento en parejas binarias y opuestas que se organizan de acuerdo con la lógica, y tanto el mito como la ciencia están estructurados por pares de opuestos relacionados lógicamente.

Premios y reconocimientos

A lo largo de su carrera Lévi-Strauss consiguió una gran popularidad, además de contar con el reconocimiento académico.

En 1973 fue elegido miembro de la Academia Francesa, donde ocupó el asiento número 29, que anteriormente fue de Henry de Montherlant.

Poseedor de la Gran Cruz de la Legión de Honor desde 1992, era además miembro extranjero de la Academia Nacional de Ciencias de Estados Unidos, de la Academia Americana y del Instituto de Artes y Letras, también en Estados Unidos.

También era doctor 'honoris causa', entre otras, de las universidades de Bruselas, Oxford (Inglaterra), Chicago (Estados Unidos), Stirling (Escocia), Montreal (Canadá), de la Universidad Nacional Autónoma de México, de la Universidad Laval de Quebec, así como de Yale, Harvard, Johns Hopkins y Columbia, en Estados Unidos.

El 30 de marzo de 2005 fue galardonado con el Premio Internacional de Catalunya, que le entregó en París el presidente de la Generalitat, Pasqual Maragall, el 13 de mayo de ese año.

El último gran homenaje que se le rindió fue el 28 de noviembre de 2008, con motivo de su cien cumpleaños, cuando la ministra francesa de Cultura, Christine Albanel, descubrió una placa en su honor en el museo Quai Branly de París.